Cinq jours se sont écoulés depuis le prologue à Torino, et déjà, certains profils inattendus se dévoilent, d’autres qui s’étaient faits discrets depuis les précédents grands tours reprennent un peu la lumière, et certains des leaders présumés se font attendre. Une chose est certaine, ce Giro promet d’être riche en surprises.
Dès le prologue, Filippo Ganna (Ineos-Grenadiers) a attaqué sans faire trop de manières, remportant le contre-la-montre à l’issue du sprint final. Rémi Cavagna (Deceuninck-QuickStep) quant à lui en restait encore à l’échauffement, bon cinquième, suivi de son coéquipier Remco Evenepoel, qui reprend seulement la compétition, en 7ème position.
S’ensuivit la seconde étape, où la course commence « vraiment ». Énorme surprise que de voir Merlier remporter l’étape, mais attention, Peter Sagan (Bora-Hansgrohe), rompu à cet exercice exigeant que sont les grands tours, et Caleb Ewan (Lotto-Soudal), qui a lui aussi beaucoup de ressources, rôdent en toile de fond.
La troisième étape, vallonée mais pas insurmontable, aura lissé un peu écarts et permis à certains de profiter de la lumière, comme l’inattendu Taco Van Der Hoorn (Intermarché-Wanty Gobert Matériaux) qui, après 180 kilomètres passés à l’avant dans l’échappée matinale, résiste sur les vingt derniers kilomètres au peloton mené par le fauve Sagan et ses coéquipiers de la Bora-Hansgrohe.
La quatrième étape quant à elle sonne déjà comme un premier règlement de compte entre fortes têtes. Après 80 km sans difficulté, le plat sera jeté aux oubliettes pour laisser la voie libre aux grimpeurs les plus chevronnés, avec presque aucun répit. Et c’est Joe Dombrowski (UAE Emirates), qui a été à la bonne école lorsqu’il a commencé sa carrière aux côté de Chris Froome (dans la Team Sky, à l’époque), qui a tiré son épingle du jeu. Egan Bernal se fait attendre. Certains se demandent si il va sortir du bois prochainement ou bien s’économiser pour ensuite tout donner dans les dernières étapes. Comme pour avoir ses concurrents à l’usure. Malgré sa blessure au dos, Bernal reste dans le coin de bien des têtes depuis sa victoire sur le Tour de France, et, si il a effectivement des qualités physiques avérées, il peut aussi être fin tacticien. L’ombre colombienne reste à surveiller… Au général à l’issue de cette étape, Ganna est toujours en tête, et Evenepoel remonte discrètement, se plaçant 3ème. Le jeune espoir du cyclisme nous place pourtant entre deux chaises bancales : le bonheur de le revoir parmi les leaders d’un classement général, sur un tour aussi rude que le Giro, et l’inquiétude de le voir exploser en plein vol si l’effort fourni est trop intense.
La cinquième étape qui s’est déroulée aujourd’hui était une véritable hécatombe. Si le tracé totalement plat peut sembler évident, il ne faut en revanche pas s’y fier. Les sprinteurs vont avoir de quoi s’expliquer entre eux, et des noms comme Sagan, Ewan, Moschetti ou encore Groenewegen se chuchotent. C’est finalement l’Australien de Lotto-Soudal qui remportera l’étape, à une roue près, à la suite d’un sprint vertigineux. Dans les derniers kilomètres de l’étape, Mikel Landa (Bahrain Victorious) n’aura lui pas eu de chance : il sera contraint à l’abandon après une chute (clavicule et côtes cassées) où il aura entraîné le vainqueur de la veille, Dombrowski, qui reprendra malgré tout la route après l’incident. Autre abandon de la journée, celui du Franco-Russe Pavel Sivakov, pour blessure à l’épaule après une chute. La team INEOS Grenadiers perd une première munition précieuse à Egan Bernal sur ce Giro 2021…
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